Afin de mieux comprendre les usagers des transports en communs nous nous sommes lancé dans un recueil de données sur nos usagers. Ce recueil passe par plusieurs outils : des entretiens, des observations in-situ, des ateliers… Dans un premier article nous vous avons présenté le cas des entretiens. Cet article présente le deuxième outil : les ateliers.

Objectifs :

Nos ateliers sont organisés pour un nombre de participants de 3 à 10. Ils ont pour objectif :

  • Identifier les besoins des usagers en termes de mobilité
  • Identifier les difficultés que rencontrent les usagers
  • Noter des idées d’outils
  • Comprendre au mieux les usagers

Déroulement d’un atelier :

Un atelier se divise en trois activités :

  1. Une première activité centrée sur les usagers où les participants remplissent une carte empathique. Une carte empathique est composée de quatre cases où les participants doivent écrire ce qu’ils pensent, ce qu’ils font, ce qu’ils voudraient et ce qu’ils ressentent lors de leurs déplacements en ville. Ensuite, ils présentent ce qu’ils ont écrit au groupe.

  2. La deuxième activité est centrée sur la conception d’un parcours utilisateur. Les participants reçoivent une personæ, un lieu de départ et un lieu d’arriver et ils doivent expliquer comment leur personnage se déplace de ce point A au point B en prenant en compte différentes contraintes. user journey

  3. Enfin, une troisième activité où les participants partent du parcours utilisateur pour imaginer l’outil de mobilité idéal.

Nous avons organisé trois ateliers, un à Paris et deux à Lyon. atelier Lyon

Résultats :

Suite à la première activité nous avons catégorisé les différentes remarques :

  • La plupart des difficultés sont liées au trop grand nombre d’usagers dans les transports en commun : “Je vais attendre le bus suivant, celui-ci est surpeuplé” - Louise “Je ressens une certaine gêne aux heures d’affluence par le manque de bus et l’espace réduit” - Pierre “Il y a peu de places en heures de pointe” - Thomas “J’essaye d’éviter les heures de pointe” - Odile “Il y a beaucoup de gens dans les transports, j’essaye de privilégier les heures creuses” - Marie-Jo “Je prends rarement les transports en commun car je me sens mal lorsqu’il y a trop de monde” - Catherine “Je ressens du soulagement lorsqu’on me propose une place assise” - Hélène

  • Il y a aussi le souci d’attendre parfois dû à des perturbations ou des correspondances “Je perds du temps assis là” “Je ressens de la déception si les transports sont trop lents/si les connexions de métro sont trop longues” “Je ressens de l’énervement/de la lassitude lorsqu’il y a un souci” “Je voudrais un meilleur respect des horaires annoncés” “Je voudrais ne pas perdre de temps lors des correspondances”

  • Les personnes ayant des difficultés à se déplacer ont besoin d’une meilleure accessibilité : “Je voudrais que les accès aux ascenseurs et escalators soient plus faciles” - Odile “J’aimerais arriver à ma destination avec un seul moyen de transport” - Hélène

  • Chez les personnes plus âgées on retrouve un agacement envers les incivilités : “Je ne comprends pas que les jeunes enfants occupent une place alors que des personnes âgées sont debout” - Thérèse

  • Le partage des trottoirs ne se fait pas toujours correctement : “Lorsque je marche, je fais attention aux vélos sur le trottoir” - Odile “La cohabitation entre les vélos, les trottinettes et les piétons n’est pas facile sur les trottoirs” - Jo “Je râle intérieurement contre les gens qui marchent lentement” - Catherine

  • Le cas des cyclistes : “Il n’y a pas assez de pistes cyclables et elles sont mal entretenues” - Thomas “Je fais beaucoup de vélo car les transports en commun sont vite pénibles et désagréables” - Thomas “C’est dommage qu’on ne puisse pas stationner son propre vélo” - Ev

  • Les usagers rencontrent des gènes liées à l’environnement sonore/odorant : “Ça pue” “j’ai froid” “j’ai chaud”

Les deuxième et troisième activités ont permis de noter des fonctionnalités souhaitables :

  • Pour les personnes à mobilité réduite : possibilité de prévenir le chauffeur en avance afin de faciliter son accès au bus
  • Où monter dans le transport pour se trouver près d’un ascenseur ?
  • Connaître le niveau d’accessibilité du trajet de bout en bout (trottoirs y compris)
  • Estimation de l’allongement du temps de trajet aux heures de pointe (remplissage/prédiction)
  • Taux d’affluence (pour savoir si elle aura la place de rentrer dans le bus)
  • Connaître les temps d’attente et la distance à parcourir à pied
  • Connaître le dénivelé du trajet
  • Dépliant en papier des horaires des bus personnalisé
  • Application/carte de la ville et des points d’intérêt fonctionnant hors ligne